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Déjà le Carême à l’horizon

Nous entrons en ce prochain mercredi dans cette grande retraite spirituelle qu’est le Carême. Au téléjournal, nous entendons chaque année parler du commencement du Ramadan pour les musulmans. On annonce plutôt rarement le début du carême. Et pourtant, il fait partie de notre tradition, des pratiques actuelles d’innombrables chrétiens. Certes, il n’est pas question d’être nostalgique ou encore revendicateur. Le Carême n’est ni un spectacle ni un mémorial sans avenir. Il est un temps de grâces pour participer plus activement à l’engendrement d’une nouvelle terre et d’un nouveau ciel.

Les textes bibliques de cette semaine nous orientent d’ailleurs dans cette perspective. Le Carême est un temps de passage et de mise en lumière de notre relation avec les autres, avec nous-mêmes et le cosmos et avec Dieu présent dans toute réalité.  Faire la vérité pour mieux vivre dans l’amour et célébrer la victoire de la vie avec une espérance renouvelée.

Avec les autres, nous avons souvent le choix de reconnaître une poutre dans leurs yeux ou une paille. L’Évangile nous invite à chercher le trésor en toute personne. Bien loin d’être aveuglés par les apparences, nous regardons en profondeur la dignité et la beauté de toute personne, même celles de nos ennemis.

Le Carême nous amènera au désert, sur la montagne et sur la route, tantôt avec Jésus, avec les disciples, avec Moïse et d’autres figures de l’histoire du salut. Ces déplacements peuvent devenir des lieux de révélation du mystère de Dieu tout comme une manifestation de notre propre identité: nous sommes appelés à vivre en alliance. Où que nous soyons et quoi que nous vivions, nous pouvons porter de beaux fruits. La qualité de notre amitié avec Dieu et l’authenticité avec nous-mêmes et les autres nous rendrons féconds.

De fait, le carême est un temps de célébration de la victoire de la vie au cœur de toutes nos morts, de tout ce qui meurt actuellement dans le monde.  « Ô Mort, où est ta victoire ? (…) Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. »  Le temps du carême est un temps de ferveur et de profondeur: c’est encore un temps de solidarité et de transformation : « Prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue » (1 Cor 15).

Luc Tardif, o.m.i, recteur