Est-ce que je peux vous aider? – Article du Père Tardif, o.m.i.
Est-ce que je peux vous aider? – Article du Père Tardif, o.m.i.
Mot du recteur dans la Revue Notre-Dame-du-Cap de Juillet – Août 2025
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Cette question est au cœur du pèlerinage que nous proposons à toutes les personnes qui fréquentent le Sanctuaire au cours de l’été. Durant la Neuvaine, nous répondrons à cette question à partir de différents angles. Car cette question est riche de sens et nous met en route.
Elle est d’abord un geste, une initiative pour entrer en relation avec l’autre. Elle ouvre une porte pour exprimer notre disponibilité à nous mettre au service des besoins de l’autre. Elle met en route les personnes qui se parlent et peut créer de nouveaux ponts.
Cette question suppose que nous sommes ouverts et capables de donner la priorité à l’autre. Loin de nous déranger, l’autre réveille en nous le désir d’être proche, de répondre à ses besoins. Nous rendons service à l’autre également en lui permettant de nommer ce qu’il cherche, ce qu’il veut. À partir du moment où l’on s’arrête pour poser cette question, notre rythme intérieur change: nous laissons l’autre affecter notre rapport au temps et peut-être ralentir nos courses et nos déplacements. Une telle question exprime un désir d’accueil et notre sens de l’hospitalité.
Dans l’Évangile, Jésus ose poser une question semblable. À l’aveugle qui crie au milieu de la foule, Jésus s’arrête et l’interroge: « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Et l’autre de répondre : « Que je vois, Seigneur ! » D’ailleurs, Jésus aime les questions : « Que cherchez-vous? », demanda-t-il aux disciples au tout début de leur compagnonnage. À la fin de son parcours terrestre, il pose encore la question à Marie Madeleine qui pleure au tombeau vide : « Qui cherches-tu? ».
« Est-ce que je peux vous aider? » Chaque fois que nous posons cette question, nous sommes prêts à vivre un changement: elle déclenche du neuf. Nous sommes prêts à recevoir l’autre sans censure ni contrôle. Nous le laissons établir le programme, que ce soit pour les prochaines minutes ou pour la vie! Les questions nous font bouger.
Cette question manifeste une certaine audace: nous osons prendre l’initiative de la conversation. Une simple question aliemente et promeut une culture de la rencontre, de la fraternité et de la communion. Elle traduit notre sens missionnaire : nous sortons de nous-même pour donner priorité à l’autre et nous faire proche de sa situation, solidaire de ses aspirations. Est-ce que je peux vous aider?
Luc Tardif, o.m.i.