Voici, la chronique du 27 janvier au 2 février 2023 du feuillet de La vie au Sanctuaire.

Dimanche, 4e semaine du Temps Ordinaire

 Le bonheur ici et maintenant

Sur une montagne, entouré de ses disciples, Jésus commence son enseignement par le mot heureux et il le répète neuf fois. Il emploie une formule dont on se servait à l’époque pour féliciter quelqu’un qui avait obtenu une faveur de la part de Dieu. Avec assurance, Jésus félicite tous ces gens que Dieu rend heureux : les pauvres, les personnes qui pleurent, les affamés de la justice et même les persécutés. Il ne leur dit pas que la pauvreté et la faim sont de bonnes choses. Il déclare plutôt : «Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux».

Les béatitudes sont beaucoup plus que des moyens pour être heureux. Elles sont une révélation sur Dieu et sur nous. Jésus nous apprend que le Royaume, le monde de Dieu, n’est pas réservé aux riches, aux fidèles observateurs de la Loi, aux gens qui se livrent à de gros sacrifices, mais il est donné aux pauvres de cœur et à tous ceux et celles qui leur ressemblent, les doux, les miséricordieux, les artisans de paix. Un nouvel avenir leur est ouvert et qui commence dès maintenant, souvent dans une grande discrétion.  Jésus n’emploie pas le futur mais bien le présent : «Le royaume des Cieux est à eux. »  Voilà pourquoi Jésus les félicite, les déclarant heureux dès maintenant.

 Qui sont les pauvres? Les personnes sans argent, mais aussi celles qui sont exploitées,  réduites au silence. Il y a aussi celles qui ne se sentent pas aimées, qui n’obtiennent jamais d’encouragement, qui sont emprisonnées dans leur dépendance (drogue, jeux de hasard, sexe). Il y aussi les pauvres de cœur : les gens, qui sont à l’aise ou même fortunée, mais sans prétention et qui ont le cœur tout ouvert à Dieu et aux autres et qui consentent à aimer. Quand nous aimons vraiment, nous devenons pauvres. Nous donnons notre temps, notre attention, notre savoir, même toute notre personne. Ainsi nous devenons des pauvres de cœurs qui sont heureux, ici et maintenant.

Normand Provencher, o.m.i.