Voici la réflexion du père Gilles Patry, o.m.i. qui se trouve dans le feuillet de La vie au Sanctuaire du 7 au 13 juillet.

En attendant…

Les évangiles nous rapportent que Jésus, souvent, se retirait la nuit pour prier. Est-ce que Jésus souffrait d’insomnie ? Peut-être. En tout cas, il savait meubler ces moments de silence et de paix.

Plusieurs d’entre nous connaissent l’insomnie. Mais à quoi l’occupons-nous ? Si c’est la prière, quelle sorte de prière ? On dit que la prière du chapelet, avec sa forme répétitive, favoriserait  le retour au sommeil.

Personnellement, je souffre d’insomnie et j’utilise souvent un répons, une supplication, que nous retrouvons au bréviaire pour la prière du matin.

Dieu, tu es mon Dieu. Je te cherche dès l’aube.

Comment découvrir ta lumière ?  Je te cherche dès l’aube.

Où saisir un reflet de ta gloire ? Je te cherche dès l’aube…

Ces mots ont du sens en attendant le retour de la lumière du matin.  Et j’ose même en modifier certains. Comment découvrir ta lumière, comment découvrir TON VISAGE ? Un jour – mais quand ? – je découvrirai pour vrai le visage du Seigneur. Mais n’est-ce pas au fond notre plus grand désir ?

Et là, les Écritures viennent appuyer ce grand désir. Job, éprouvé jusque dans son corps, s’écrie : « De ma chair je verrai Dieu. Je le verrai, moi en personne, et si mes yeux le regardent, il ne sera plus un étranger » (19,27).  Allons au psaume 41 : « Mon âme a soif du Dieu vivant, quand le verrai-je face à face ? » Ou encore dans la première lettre de Jean, 3,2 : « Nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est ».

L’insomnie nous conduit loin, n’est-pas ? Il nous est possible de dépasser notre impatience de l’arrivée du matin et d’activer notre désir d’entrer dans la vraie lumière. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? » (Psaume 26).

Quand il priait la nuit, nous ne connaissons pas les mots de Jésus. Qu’importe ! Sûrement, Jésus se tournait vers son Père pour lui parler de ses projets comme celui de choisir les apôtres, ses premiers collaborateurs. Sûrement, il s’abandonnait à la volonté de son Père. En ce sens, Jésus nous montre le chemin de la prière. Qu’avons-nous besoin de plus ?

Gilles Patry, o.m.i.