Voici, la chronique qui se retrouve dans « La vie au Sanctuaire », du  1 au 7 mai écrit par le Père Bernard Ménard, O.M.I.

Attention : être branchés sur Jésus, c’est risqué !

Il arrive parfois que des gens qui viennent faire bénir des objets de piété me disent : J’veux prendre toutes les protections possibles, pour pas qu’il m’arrive d’accident ou d’épreuve. Des parents m’ont même avoué, en demandant le baptême de leur enfant : Nous, on n’y croit pas vraiment, mais c’est juste au cas où ça nuirait à notre enfant de ne pas avoir été baptisé. Des rites police d’assurance contre les malheurs !  Et si c’était justement le contraire ?  Laisser Jésus entrer dans notre vie, ça ne garantit pas une p’tite vie bien tranquille, à l’abri des dérangements. Au contraire. On s’embarque dans l’aventure rock’n’roll de Quelqu’un qui  s’est laissé déranger tout le temps par les individus qui criaient leur souffrance ou par les foules qui le pressaient de tous côtés. Il a fini par être traqué par les chefs religieux qui lui en voulaient à mort d’appeler Dieu son Père. Pas de tout repos le parcours de ce prophète…

Et voilà qu’aujourd’hui il nous dit dans l’Évangile que si on ne veut pas se contenter d’une vie fade et souvent stérile, si on veut porter des fruits en abondance, il nous faut rester greffés sur Lui. Entretenir avec Lui une relation d’intimité, au point de boire la même sève.  Comme les sarments sur le cep d’une vigne. La même sève !  La même passion pour la guérison des blessés de toutes sortes dans notre entourage.

Et Jésus ne fait pas de cachette : pour cette fécondité extraordinaire, j’aurai besoin d’être « émondé », dépouillé de ce qui gaspille la sève dans des convoitises superficielles, l’accumulation de biens ou les longues heures de Télé ou médias sociaux  qui me replient sur moi-même plutôt que de m’ouvrir au partage. Cette purification viendra par les événements douloureux souvent inattendus. Ils seront l’occasion de resserrer mes liens d’intimité avec Jésus-Vigne, pour  que la sève de l’Esprit circule en moi. Demeurer branché sur Jésus, c’est risqué. Oui, le risque de devenir comme Lui engagé à plein dans la libération des humains et de la Terre. Un beau risque ?  Auquel je dis oui ?

Bernard Ménard, o.m.i.