La chronique de La vie au Sanctuaire pour l’Évangile du dimanche 20 août.

Aux brebis perdues de la Maison d’Israël

C’est bien connu : nous n’accueillons pas spontanément l’étranger. Il provoque de l’insécurité : il nous oblige à sortir de notre petit monde; il fait peur : il a une autre culture, une autre langue, une autre religion et parfois des idées que nous ne partageons pas. L’étranger ne vient pas toujours de loin ou d’ailleurs. Il vit souvent tout près de nous et parfois même en nous. Quand un conjoint déclare qu’il ne reconnaît plus la femme qu’il a épousée il y a trente ans, ce couple risque de devenir deux étrangers sous le même toit. Quand votre fille vous annonce son appartenance à une autre Église ou à une autre religion, que votre garçon vous confie son orientation sexuelle « pas comme les autres », ils risquent d’être vus comme des étrangers dans la famille.

Jésus nous invite à revoir comment nous accueillons l’étranger. Un jour, il s’était retiré dans la région de Tyr et de Sidon, en territoire païen. Une femme étrangère, une cananéenne se mit à crier : Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David!  Jésus ne lui répondit pas tout de suite car ses disciples se montrèrent importunés par le sans-gêne de cette femme : Fais-lui grâce car elle nous poursuit de ses cris. Jésus leur rappela alors les consignes de sa mission première : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. Il n’y a pas si longtemps, il leur avait dit : Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains… Mis à part quelques cas exceptionnels, c’est après sa mort et sa résurrection que sera reconnu officiellement l’accès des païens et des étrangers au salut. C’était bien normal : après tout, ne faut-il pas commencer par le commencement?

Ce récit nous apprend à n’avoir ni peur ni préjugé devant l’étranger, à lui faire de la place dans notre cœur.

Paul Arsenault, o.m.i