La vie au Sanctuaire:  semaine du 5 au 11 mai 2023.

5e dimanche de Pâques

Bonne route

Nous sommes tous des pèlerins. Pour nous disciples de Jésus, l’Évangile est en quelque sorte notre GPS pour ne pas se perdre ou s’égarer en cours de route. L’Évangile de ce jour nous présente Jésus avec ses disciples. L’heure est à la confidence car il prépare ses disciples à son départ imminent. Désemparés, ils entendent Jésus leur dire qu’il reviendra les prendre avec lui et, plus encore, comme pour les encourager: « Pour aller où je vais vous avez le chemin.» Et Thomas de rétorquer: “Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas. Comment pourrions-nous avoir le chemin ? “

Nous sommes souvent affectés par les drames, tragédies et malheurs auxquels la vie quotidienne et les médias nous exposent. Nous réagissons spontanément: « Mais où Diable allons-nous comme société, comme Église, comme nations, comme planète. Et puis, quand nous perdons un autre cher, il nous arrive de nous questionner, de poser la question à la personne disparue comme pour la prier: « mais où es-tu ? »

Pour Jésus, aucune équivoque possible: nous allons vers le Père. Dans les évangiles, nous en apprenons beaucoup sur celui vers qui nous allons. Le Père nous attend, il nous aime, il nous espère, il a confiance en nous, il nous place près de Jésus, il nous pardonne, il nous associe à son projet, il nous rassemble et il nous envoie. Jésus emploie images, métaphores, paraboles, récits, histoires, discours, dialogue, gestes et signes pour dire et révéler Celui qu’il appelle son Père et notre Père. Bref, avec audace et transparence, Jésus confesse: « Qui m’a vu a vu le Père .»

Sur la route, nous sommes paralysés, que ce soit la météo, la circulation, les réparations, les imprévus sont nombreux et inévitables., Quels que soient nos moyens de déplacement, nous ne pouvons jamais totalement contrôler notre itinéraire et notre rythme. Nous avons beau être convaincus de notre destination, la Maison du Père, il reste que le brouillard, la nuit, les épreuves, les distractions peuvent susciter doutes, confusions et impasses.

Bref, il ne suffit pas de connaître le Chemin et de se laisser guider par le Christ. Il serait téméraire de penser que la connaissance de notre destination nous met totalement à l’abri des intempéries. Nous avons besoin des autres, et marcher ensemble est essentiel. Cette attitude synodale, qui nous rend plus communautaires et solidaires dans tout ce que nous vivons, est une assurance dont nous ne pouvons pas faire l’économie. Sinon, on se fragilise et nous risquons de devenir trop vulnérables pour distinguer les chemins de vie et les mirages des idoles sur la route.  Rassemblés par l’Esprit-Saint en un seul Corps,  nous suivons ainsi en vérité le Christ comme chemin vers la Vie, la Maison du Père.

Luc Tardif, omi