La chronique de La Vie au Sanctuaire de la semaine du 3 au 9 juin 2022.

Dimanche de la Pentecôte

Ce Vent qui souffle encore

Le mot esprit vient du latin spiritus qui traduit ruah en hébreu. La ruah exprime le vent, le souffle, ce qui fait vivre l’être humain. Il n’est pas étonnant que la Bible, dès la première page, emploie les mots souffle et vent pour exprimer l’action de Dieu qui fait surgir la vie, la nouveauté, la liberté. C’est Jésus qui nous révèle que l’Esprit en Dieu est une personne, distincte de lui et du Père. Selon la foi chrétienne, l’unique Dieu est Père, Fils et Esprit Saint.

Le jour de la Pentecôte, les disciples étaient craintifs et inquiets de leur avenir. « Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent. » (Actes 2, 2) Il ne faudrait pas prendre à la lettre cette description. Le vent évoque l’action invisible et libre de Dieu qui apporte la vie et la nouveauté. Remplis de l’Esprit Saint, les disciples se mirent à proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité aux gens de partout. L’Esprit fait parler et entendre. N’est-ce pas le renversement de Babel, symbole de confusion et de division?

Nous sommes cette Église de la Pentecôte, ce peuple du Vent de Dieu, imprévisible, qui fait toutes choses nouvelles et ignore les frontières. Si nous ouvrons nos fenêtres, trop souvent fermées, il risque fort de faire s’envoler tous les dossiers dans lesquels nous avions consigné de quoi demain serai fait. Chaque fois que l’Église a semblé à bout de force, l’Esprit lui a donné un second souffle pour qu’elle continue sa route. Avec l’Esprit,  le bon Vent de Dieu toujours à l’œuvre, soyons assurés que l’Église est en train de renaître. La présence et l’action de l’Esprit prennent parfois des formes spectaculaires, comme à la Pentecôte. Mais le plus souvent, il est discret et œuvre dans l’intimité des cœurs. Dressons nos voiles et laissons l’Esprit souffler car il sait où nous diriger.

Normand Provencher, o.m.i.