Dieu fait la cour à notre humanité
Dieu fait la cour à notre humanité
En ce 3e dimanche de carême, nous sommes invités à la découverte de Jésus, maître du cœur qui nous montre la méthode de Dieu, dans l’un des récits les plus riches et les plus générateurs de l’Évangile. Un moment privilégié de révélation du Messie.
Jésus est assis fatigué au puits de Sykar; Une femme sans nom à la vie fragile arrive. Une Samaritaine qui vient chercher de l’eau au pire moment de la journée. Jésus lui parle, il a soif, il lui demande de lui donner de l’eau. Dieu a besoin de nous malgré nos petitesses, il demande notre aide. La toute-puissance de l’amour se réalise dans une relation avec une humanité fragile.
Jésus frappe à la porte du cœur d’une femme étrangère, une de celles qu’on considère comme inadéquates pour être visitées par Dieu. Comme ce fût le cas pour Zachée ou Lévi ou encore la femme adultère. Jésus prend l’initiative, toutefois la femme se raidit, elle est étonnée, elle se met sur la défensive. Il y a deux raisons à son étonnement: un mâle qui a l’impudence de lui parler et ce mâle est aussi juif. Les Juifs et les Samaritains vivaient en très mauvais termes.
Dans la culture africaine, par exemple, le puits est le lieu de rencontre, de communication. Jésus rentre en conversation, nous sommes sur le point d’assister à une longue cour de Dieu. Jésus commence sa cour non pas en reprochant, mais en offrant: si tu savais le don de Dieu… Il nous cherche sans jamais cesser de croire en notre conversion, Il est fidèle. Le seigneur nous rejoint dans notre train-train quotidien, dans nos douleurs et nos joies, et aussi dans nos non-dits comme la Samaritaine. Ce n’est pas nous qui courons après Dieu, c’est Dieu qui court après nous. Jésus frappe à la porte des existences perdues, blessées, déchirées. Il ne dédaigne rien de l’humain, il nous demande avec humilité et honnêteté la permission d’accéder à la profondeur de chacun de nous.
Comme pour la Samaritaine, Jésus connaît nos souffrances. Parfois, c’est dans un contexte de fragilité que Dieu nous appelle. Je ne suis pas venu pour les justes mais pour les pécheurs. Nos faiblesses peuvent devenir nos forces, des lieux de rencontre.
La Samaritaine court au village. Elle rend témoignage. La bonne nouvelle de ce Dimanche: Même notre pauvreté, même nos limites, peuvent devenir un tremplin pour l’annonce de l’Évangile.
Wedner Bérard, o.m.i.