Deuxième dimanche de l’Avent. Une réflexion offerte par le Père Rémi Lepage, o.m.i.

Écouter à l’exemple de Jean

Le temps de l’Avent ravive en nous une attitude de base appelée à habiter toute notre vie chrétienne : celle d’attendre le retour du Seigneur. Il est déjà venu, il y a deux mille ans, nous dire l’amour et la tendresse de Dieu pour nous, en naissant de la Vierge Marie. Nous croyons qu’il reviendra, un jour, dans la gloire, à la fin des temps, pour nous manifester son salut en plénitude. Nous sommes appelés, durant toute notre vie, à nous préparer à ce retour.  

Quand le Christ reviendra, il mettra en lumière l’amour qu’il a eu pour nous, de même que l’amour que nous aurons vécu. Si nous vivons peu de son amour, ce sera un jour bien difficile à supporter. Si nous vivons notre vie en demeurant dans son amour, le retour du Christ sera le plus beau jour de notre existence. Nous pourrons nous tenir debout devant lui et exulter de joie en entrant dans son éternité bienheureuse.

Que faire pour nous disposer à un tel amour? Ici, l’exemple de Jean le Baptiste peut nous guider. Il s’est senti appelé à se rendre au désert. En ce lieu, la Parole de Dieu lui fut adressée. Cette Parole l’a conduit vers ses compatriotes, au bord du Jourdain, pour les exhorter à se convertir et à se faire baptiser, comme signe de pardon de leurs péchés. La Parole le conviait à cette mission que lui seul pouvait accomplir comme il l’a fait. En écoutant ce que la Parole voulait faire en lui et avec lui, Jean a aidé beaucoup de gens à attendre le Seigneur et à l’accueillir.

Le désert n’est pas le lieu le plus attirant. Jean s’est pourtant senti poussé à s’y rendre. Il avait besoin d’être dégagé pour se rendre plus disponible pour Dieu, pour faire place au désir qu’il avait de Dieu. Nous aussi, nous vivons un désert actuellement. C’est celui de la pandémie. Nous avons bien hâte que ce soit terminé. Mais au lieu de seulement être tendu en avant, en espérant reprendre une vie soi-disant « normale », nous pouvons continuer d’apprendre à habiter cet espace. Il peut devenir un lieu où, démunis de diverses manières, nous laissons un désir de Dieu se creuser en nous. Dans ce désert, Dieu a quelque chose à nous dire. Il importe de ne pas fuir. Ce que nous ressentons, à première vue, comme une épreuve, peut devenir une grâce. Ce peut être un lieu où Dieu a une chance de plus de se faire entendre, de nous parler, de nous révéler un peu plus combien notre vie trouve en lui son sens, et de quelle manière originale il nous conduit vers le service des autres.

Si nous acceptons de vivre un tel cheminement, nous allons contribuer à ce que, comme le dit le prophète Isaïe, des ravins soient comblés, des montagnes et des collines abaissées, des passages tortueux rendus droits, des chemins rocailleux aplanis. Nous allons préparer le chemin pour accueillir le Seigneur qui vient nous sauver.

Rémi Lepage, o.m.i.