Texte de cette semaine dans La vie au Sanctuaire.

La joie, ça se cultive

Comment pouvons-nous être joyeux quand les médias rapportent tant de violences entre les groupes humains, de catastrophes naturelles et d’exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants?  Et la pandémie qui se prolonge…  Des millions de personnes n’ont aucune expérience du bonheur et désespèrent de le connaître un jour.  Même dans l’Église, nous traversons un moment difficile où plusieurs portes semblent se fermer de façon définitive.  Si nous gardons les yeux ouverts sur la société et l’Église, nous pouvons ressentir un malaise à parler de joie.  Et pourtant, la liturgie de ce dimanche ose proclamer:  « Soyez toujours dans la joie du  Seigneur; je le redis:  soyez dans la joie. »

Mais quelle est donc cette joie à laquelle nous sommes confiés?  Elle est bien particulière:  c’est celle de l’attente de la venue prochaine de Dieu en notre monde.  Qui aurait pu imaginer qu’il viendrait demeurer en personne parmi nous?  On ne s’attendait pas à tant de sa part. On espérait certes la venue de son envoyé, le Messie, mais pas de son Fils unique.  C’est pourquoi la préparation de cet événement procure tant de joie dès maintenant.

La joie chrétienne, loin de nous démobiliser, est active et entraînante.  Dieu nous confie la mission de la répandre et de la cultiver dans nos milieux.  Il s’attend à notre collaboration, ayant besoin de nos mains, de nos cœurs et de nos conversations pour exprimer concrètement son bonheur de demeurer parmi nous. D’où l’importance de vivre les « petites joies » du quotidien et de faire de nos communautés des lieux d’optimisme et d’espérance.  La joie est contagieuse,  beaucoup plus que tous les virus que nous craignons tant.

Normand Provencher, o.m.i.