La valeur des richesses
Voici, la chronique du 16 au 22 septembre 2022 du feuillet de La vie au Sanctuaire.
La valeur des richesses
La Parole de Dieu de ce XXVe dimanche des temps ordinaires nous parle de l’utilisation de l’argent. Avec la parabole de l’administrateur malhonnête, Jésus présente une série de messages, et d’invitations à ne pas agir avec malhonnêteté. C’est une mise en garde contre la vision exclusivement économique et matérielle de l’existence humaine.
La parabole, comme il est évident, ne fait pas l’éloge du fermier parce qu’il est malhonnête, mais parce qu’il a la lucidité et la décision de prendre la seule voie de salut qui lui est ouverte. Il est connu que l’art de se débrouiller est très appliqué dans les entreprises ambiguës de ce monde. Il l’est beaucoup moins dans la grande entreprise du salut éternel. C’est pourquoi Jésus nous reproche d’être plus prompts à nous sauver des maux du monde que du mal éternel, lui qui, pour sa part, a tout fait pour que nous soyons sauvés, allant même jusqu’à la croix pour nous.
Certaines personnes se plaisent même à dire que : «la débrouillardise n’est pas un péché », comme si on pouvait faire des compromis avec le mal et cultiver la cupidité comme si de rien n’était, sans trahir les valeurs qui construisent le vivre ensemble. La malversation, est une entorse à l’éthique et un accroc à la convivialité humaine.
Un « test » décisif de l’authenticité de notre décision chrétienne est précisément l’utilisation de l’argent. La richesse en soi n’est pas malhonnête, et la richesse extérieure n’est pas une malédiction. Mais il n’en est pas de même de la richesse comme idole, corollaire de l’avarice, et comme déformation intérieure du cœur et de l’esprit, qui veulent à tout prix être producteurs de pouvoir et parfois source d’abus et d’injustices envers les plus pauvres. Les dons reçus de Dieu doivent nous aider à construire de bonnes relations avec les autres, à y mettre de l’amour. Nous sommes appelés à faire une meilleure utilisation de nos talents et de nos richesses. Mettons-les au service du bien et de la fraternité. Dieu aime celui ou celle qui s’occupe des petits.
Importe-il de se décider à choisir : ou mammon ou Dieu ; c’est-à-dire : ou être seigneur à seigneur ou servir le Seigneur et jouir de sa toute-puissance d’amour.
Il n’y a qu’un seul moyen de se libérer de l’esclavage de la richesse : se faire des « amis » avec ce que l’on a, c’est-à-dire avec l’engagement de partager solidairement. Une manière de nous rappeler que les gens valent plus que de l’argent, plus que des biens.
Wedner Bérard, o.m.i.