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Le Mont Thabor, destination divine

Le Carême nous surprend avec l’Évangile de la Transfiguration, plein de soleil et de lumière, qui donne des ailes à notre espérance. Une page de théologie par l’image : il s’agit de voir Jésus comme la lumière de notre vie, et notre vie en mouvement sous la lumière de Dieu. Jésus appelle à nouveau les premiers avec lui : Pierre, Jacques et Jean. Il les emmène sur une haute montagne et se transfigure devant eux : Ils regardent les trois, ils sont émus, ils sont stupéfaits : devant eux s’ouvre la révélation stupéfiante d’un Dieu lumineux et merveilleux. Un Dieu à savourer, un Dieu à émerveiller, qui a semé sa grande beauté dans chacun de nous.

Notre compréhension, notre intelligence, notre lumière ne suffisent pas toujours, les choses autour de nous ne sont pas claires, l’histoire et les chemins de l’avenir ne sont pas du tout évidents. Comme Pierre et ses deux compagnons, nous sommes nous aussi des mendiants de lumière, et des chercheurs de sens et de ciel. Et la foi que nous cherchons est « une nouvelle vision des choses ».

Pierre nous ouvre la voie avec son extraordinaire exclamation : « Maître comme c’est beau ici ! Et je voudrais, comme le premier des disciples, dire que moi aussi j’ai touché, quelques fois au moins, la beauté de croire. Que pour moi aussi, croire a été comme acquérir la beauté de vivre. La force du cœur de Pierre est la découverte de la beauté de Jésus, d’où l’envie d’agir (faisons, ici, maintenant…). La proximité de Dieu dans notre vie nous rend heureux, bienveillants. Il n’y a pas d’expérience plus grande et plus profonde que d’être avec le Seigneur et de trouver en lui ce dont notre vie a besoin.

Une nuée est venue du ciel, et de la nuée une voix : écoutez-le. Jésus est la Voix devenue visage. Le mystère de Dieu est maintenant tout entier en Jésus. Et pour nous, chercheurs de lumière, le chemin est tracé : écoutez-le, donnez du temps et du cœur à la Parole, jusqu’à ce qu’elle devienne chair et vie. Une parole unique qui dit que Dieu est notre père, Il est amour toujours. Ensuite, il faut le suivre, en aimant ce qu’il a aimé, en préférant ce qu’il a préféré, en rejetant ce qu’il a rejeté.

Alors nous verrons la goutte de lumière cachée dans le cœur vivant de toute chose, nous verrons un germe de lumière jaillir et nous illuminer comme sur le Mont Thabor. Une belle manière de vivre et de cultiver l’espérance.

Wedner Bérard, o.m.i.