Voici, le texte pour accompagner votre réflexion pour la messe dominicale du 19 novembre 2023. Pour lire les textes se trouvant dans la messe du dimanche, cliquez ici.

Qui ne risque rien, n’a rien

À la lumière de cette péricope (Mt 25, 14-30), une invitation nous est lancée à activer notre intelligence, nos bras et nos cœurs au service du royaume de Dieu. Prenons le risque de déployer l’ensemble des talents que le Maître nous a confiés dans son amour pour embellir la vie et enrichir notre humanité. L’évangile nous rappelle que c’est quand une personne ose prendre les risques et s’impliquer personnellement qu’elle peut grandir et évoluer.

La parabole des talents est un hymne à la grande miséricorde de Dieu, à sa générosité et à la confiance placée en nous. Nous avons tous reçus des talents à la mesure de nos capacités. La liberté humaine est mise au défi du partage, de la créativité et de la confiance pour construire un monde plus juste. Au lieu de nous laisser paralyser par la peur et la méfiance, nous sommes invités au partage et à la fécondité. Dieu nous appelle à partager sa joie. Et c’est peut-être l’un des plus précieux talents dont Il nous a gratifiés.

Aucun chrétien n’a le droit de rester inactif, d’enterrer les talents reçus pour le bien de tous, et de laisser passer les occasions d’aimer, de fraterniser, de pardonner, etc., Les talents appartiennent au Maître. Ils nous sont confiés par amour pour le bien commun et ne sont pas au service de nos intérêts personnels mesquins. Le pape François nous dit : «La peur des risques de l’amour nous bloque. Mais Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort, mais veut que nous l’usions à l’avantage des autres…C’est comme s’il disait : « Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon : prends-les et fais-en un large usage.»

Ce texte nous aide à comprendre : Le fait que le maître enlève le talent au serviteur craintif pour le donner aux audacieux apparaît comme une injustice. Toutefois, la surprenante phrase de conclusion, en révèle le sens : l’homme riche s’enrichit toujours parce qu’il a l’audace de faire fructifier son argent. Le pauvre, le craintif, dans ce cas, perd même le peu qu’il a parce qu’il est paralysé par la peur d’échouer.

Apprenons à quitter nos zones de confort pour nous ouvrir aux imprévus de Dieu. Car, à vouloir supprimer les risques, c’est la vie elle-même qu’on réduit à rien.  Oser faire confiance, offrir le pardon à l’ennemi, proposer le dialogue là où il y a la haine, c’est accepter les risques inévitables de la vie, de la foi. C’est ce qui fait la noblesse de la condition humaine, du chrétien!

Wedner Bérard, o.m.i.