La Vie au Sanctuaire – Dimanche 9 février
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“ Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce venant en moi n’a pas été vaine.”
Il y a quelques années, je participais au 50e anniversaire de mariage d’un couple. Durant la fête, je leur ai demandé devant les invités, quelle a été le secret de votre fidélité alors que nous vivons dans un monde qui la favorise parfois si peu ? Elle nous dit; « Nous avons beaucoup travaillé, fait des efforts et de multiples sacrifices, et lui de répondre: « C’est une pure chance !” Intérieurement, je me suis dit: « serait-ce la « grâce » qui les aurait rendu fidèle sans qu’il la nomme ainsi.
Les textes bibliques ce dimanche parlent d’appel, d’envoi, de mission et de ….grâces Isaïe est du type volontaire: « Me voici, envoie-moi ! » Et Paul de se trouver indigne comme un apôtre: » Car moi, je suis le plus petit des apôtres.» Et d’autre part, Jésus de confirmer à Pierre qui ne se sent pas digne de sa proximité: « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Que retenir de ces textes si prégnants, si interpellants ? Avec Isaïe, nous rencontrons un Dieu qui cherche des collaborateurs: “qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ?” Dans la mission, Dieu appelle et envoie. Nous ne fabriquons notre mission: nous la recevons. Nous n’en sommes donc pas propriétaires mais partenaires.
Paul, quant à lui, comme Isaïe, fait l’expérience de son indignité: « je ne suis pas digne d’être appelé apôtre puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.” Or, la grâce de Dieu est plus forte que nos indignités. Dans la mission, Paul fera souvent l’expérience que la grâce de Dieu suffit: elle donne toute sa mesure dans nos faiblesses. A chaque fois que l’on vit de l’impuissance ou qu’on perd l’espérance, nous avons, comme Paul, rendez-vous avec la grâce: « à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi.”
Enfin, Jésus, après avoir enseigné les foules, invite Pierre et ses compagnons à prendre le large et jetez les filets pour la pêche. Cet appel de Jésus est une métaphore en quelque sorte de la mission. L’avancée dans des horizons plus larges correspond bien à la vision de la mission. Mais encore, faut-il jeter les filets: pas de mission sans une plongée dans les profondeurs du coeur de Dieu et des humains et des situations.
Au-delà de nos résistances tout comme Pierre, – “ Maître nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole…” – nous sommes conviés à cet élargissement de nos perspectives en ces temps où tout semble rétrécir et se recroqueviller. L’Église, comme nous tous, est invitée à prendre le large, à quitter la sécurité de la rive pour risquer la rencontre avec l’étranger, l’inconnu, le différent, l’exclu, le pauvre. Là, Dieu nous attend. Pèlerins d’espérance, c’est Dieu en réalité qui nous espère.
Luc Tardif, o.m.i.
Recteur