La Vie au Sanctuaire du 2 au 8 mai

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Sois le berger de mes agneaux.” Jn 21

L’évangile de ce dimanche met en scène un dialogue fort intéressant entre Jésus ressuscité et Pierre qui se voit poser une question autant critique que fondamentale. Avant de confier à Pierre une charge pastorale majeure, Jésus lui fait passer une entrevue: non pas sur ses compétences ou sa feuille de route comme il est toujours nécessaire dans un entretien d’embauche. Il lui demande: « m’aimes-tu ? »

Pour participer au leadership dans l’Église ou dans la société, la question de base: est-ce que tu aimes le monde ? De fait, dans nos vies en général, on peut avoir du leadership par intérêt, par l’exercice d’un pouvoir, que ce soit celui du savoir, de compétences particulières Mais toutes catégories confondues, nous avons du rayonnement à la mesure de notre amour des gens, des personnes, des milieux de vie. Et le signe de notre amour pour Dieu est incontestablement l’amour que nous avons pour les autres.

C’est la question de Jésus à Pierre qui la portera jusqu’à la fin de sa vie Comme nous tous, à chaque âge de nos vies, notre style de leadership peut changer selon que l’on soit parent, personnes célibataires ou grand-parent, actif ou retraité, salarié ou bénévole, nous nous ajustons à notre condition et aux besoins du milieu. Mais ultimement, c’est la qualité de notre amour qui fera de nous des gens d’influence, de sens qui font une différence.

Or, qu’il est difficile d’aimer, nous en convenons tous avec Gilles Vigneault. Pas de solutions magiques ni de recettes miracles. La sagesse évangélique nous enseigne que nous ne sommes pas les auteurs, les générateurs ou les initiateurs de nos amours. Nous confessons l’amour premier de Dieu. Notre amour est toujours une réponse à cet amour qui vient de Dieu. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous aimés.». Jésus lui-même reconnaît que son amour des gens vient du Père qui l’a aimé comme nous de toute éternité.

C’est sans doute la seconde dimension fondamentale de notre leadership, de notre rayonnement: la confiance. Pour être un bon leader, nous comptons sur l’amour inconditionnel de Dieu pour son peuple et pour nous. Croire que Dieu nous aime sera un bon remède pour éviter de se servir des autres pour répondre à nos besoins affectifs, de notre soif d’appartence et de sens.

Amour et confiance sont au coeur de l’expérience évangélique: ils sont le dynamisme vital pour vivre comme des pèlerins d’espérance. Aimer ce monde et faire confiance nous guérira aussi de cette culture de la méfiance qui sape parfois considérablement notre solidarité avec les gens. Nous sommes au service du leadership des autres en étant donc nous-mêmes des leaders amoureux et confiants.

P. Luc Tardif, omi, Recteur