Voici, le texte pour accompagner votre réflexion pour la messe dominicale du 10 novembre 2024. Pour lire les textes se trouvant dans la messe du dimanche, cliquez ici.

Laisser tomber nos masques

Quand j’avais 15 ans, une bonne partie du groupe-classe de mon école secondaire a pris part à un camp pastoral organisé par des adultes de ma paroisse. Durant toute une fin de semaine, nous vivions des échanges dans lesquels nous apprenions à communiquer un peu plus certaines des vérités qui nous habitent. Nous apprenions, en particulier, à nous libérer de nos masques, c’est-à-dire de précautions prises pour cacher qui nous sommes vraiment, que ce soit par crainte ou pour mieux paraître. Dans ce contexte, l’Église devenait plus clairement, pour moi, un lieu pour faire la vérité.

Jésus, le Maître spirituel que nous suivons, nous encourage à être vrais. Il reproche aux scribes, des gens instruits qui connaissent les Écritures, de trop chercher à se faire valoir par toutes sortes d’apparences. Il invite aussi ses disciples à admirer la vérité et la simplicité avec lesquelles une pauvre veuve a déposé deux piécettes dans la salle du trésor du Temple, alors que tant d’autres déposaient visiblement de grosses sommes et désiraient ainsi bien paraître. Ce pouvait être gênant, pour cette dame, de ne déposer que deux petites pièces de monnaie. Mais sans s’en rendre compte, elle a été remarquée par Celui qui pouvait le mieux poser un regard juste et aimant sur elle, qui pouvait reconnaître à quel point elle donnait beaucoup.

Si toute vérité n’est pas bonne à dire, il arrive bien souvent que des vérités demandent à être exprimées et que nous redoutions de le faire, moi inclus. Par exemple, il peut être difficile de nous aimer ou nous accepter avec telle ou telle pauvreté humaine que nous remarquons en nous. Mais souvent, une pauvreté ou une vulnérabilité peut devenir une force. Que nous ayons reçu peu ou beaucoup, c’est avec ce que nous sommes et ce que nous avons reçu que Dieu nous demande de l’honorer, de le glorifier en nous acceptant et en nous aimant comme il nous a faits et en mettant en œuvre les dons qu’il nous a accordés. Souvent, nous ne soupçonnons pas la fécondité que nous pouvons vivre, simplement en étant nous-mêmes.

Que notre façon de suivre Jésus nous donne le goût de cette vérité, dans toute sa simplicité.

Rémi Lepage, o.m.i.