Voici la chronique du feuillet La vie au Sanctuaire de la semaine du 13 au 19 mai 2022.

Le test des trois passoires

         Ce dimanche, la liturgie nous fait passer le test de la charité fraternelle. Puisse le résultat de ce test être conforme à la consigne de Jésus : Aimez-vous les uns les autres.

J’ai fait appel à un vieux sage nommé Socrate.

         Dans la Grèce antique, Socrate était fortement apprécié pour sa sagesse. Un jour, une connaissance du grand philosophe vint vers lui avec enthousiasme et lui demanda :

         – « Socrate, sais-tu ce que je viens d’apprendre sur l’un de tes élèves ? »

         – « Attends un instant », répondit Socrate. « Avant que tu ne me le racontes, je voudrais te faire passer un test rapide. On l’appelle le test des trois passoires. »

         – « Le test des trois passoires ? »

         – « C’est cela », poursuivit Socrate. « Avant que tu ne me parles de mon élève, allons-nous asseoir un moment pour tester ce que tu as à dire. La première passoire est celle de la vérité. Es-tu absolument sûr que ce dont tu veux me parler est vrai ? »

         – « Non », répondit l’interlocuteur. « Je viens en fait de l’entendre. »

         – « D’accord », dit Socrate. « Donc, tu ne sais pas précisément si cela est vrai ou non. Nous allons maintenant passer à la seconde passoire, celle de la bonté. Est-ce que, ce dont tu es sur le point de me faire part à propos de mon élève, est quelque chose de bon ? »

         – « Non, au contraire… »

         – « Alors », interrogea Socrate, « Tu veux me dire quelque chose de mal sur lui, même si tu n’es absolument pas sûr que ce soit vrai ? »

         L’homme haussa les épaules, un peu gêné. Socrate continua : « Tu peux encore me dire cette chose, car il y a une troisième passoire, celle de l’utilité. Cela me sera-t-il utile d’apprendre ce qu’a fait mon élève ? »

         – « Non, pas vraiment. »

         – « Eh  bien », conclut Socrate, « Si  ce que tu veux me dire n’est ni vrai ni bon, ni même utile, alors pourquoi me le dire ? »

 

Bonne réflexion et bon dimanche!    

Paul Arsenault, o.m.i.