Voici, le texte pour accompagner votre réflexion pour la messe dominicale du 21 avril 2024. Pour lire les textes se trouvant dans la messe du dimanche, cliquez ici.

“ Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger.”

Il y a toutes sortes de leaders: certains sont charismatiques, d’autres sont narcissiques. Certains sont autoritaires, d’autres sont complaisants. Il y a les chefs qui cherchent à nous endormir, d’autres tentent de nous séduire. Certains sont loin de leurs sujets, d’autres sont indifférents à leurs misères. Il y a aussi les rêveurs, les manipulateurs. On pourrait allonger encore la liste des styles de leadership.

L’Évangile de Jean présente Jésus comme un leader plutôt singulier. Il met dans la bouche de Jésus les paroles suivantes: « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger.” Et de poursuivre, comme pour préciser davantage comment Jésus se comporte en tant que pasteur et berger: il donne sa vie pour ses brebis. Il les connaît.

Premier trait de Jésus comme bon pasteur:  loin de chercher son intérêt et de se comporter comme un tyran, il donne sa vie. Il donne sa vie pour que ses brebis vivent et vivent en plénitude, c’est-à-dire sans peur ni inquiétude mais avec générosité et amour. En second lieu, il connaît ses brebis. Il prend le temps et se donne les moyens d’apprendre d’elles, de connaître leurs forces, leurs charismes et leurs dons tout comme leurs limites et leur potentiel: « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. »

Un troisième trait du bon berger: il ne se contente pas de créer une communauté dont les membres sont confortables, bien nourris, en sécurité et à l’abri des dangers. Au contraire, le vrai pasteur part à la recherche des brebis égarées, blessées, violentées, discriminées,  abusées, ou exclues à cause de leurs différences. Librement, il donne sa vie à chacune, à tous et sa sollicitude ne connaît ni frontières, ni barrières, qu’elles soient religieuses, culturelles ou sociales.

Comme disciples de Jésus, nous participons à sa mission: avec lui, nous sommes appelés à vivre dans nos milieux comme de bons pasteurs, de vrais bergers. De la sorte, nous chercherons à connaître les autres, à écouter leurs besoins, à discerner leurs dons et à les encourager à vivre aussi leur propres style de leadership. Bref, nous deviendrons une Église non seulement synodale mais encore missionnaire.

Luc Tardif, o.m.i.