Voici la chronique de La vie au Sanctuaire de la semaine du 18 au 24 février 2022.

Pas contaminés par la haine

Vous avez déjà entendu parler du KKK  (Ku Klux Klan)? Un groupe extrémiste de Blancs américains voués à l’extermination de Noirs, au milieu du siècle dernier. Répandant la haine et créant l’effroi sur leur passage, avec leur grande cagoule pointue. Des ennemis jurés de tout ce qui n’est pas White. Du racisme enragé.

Quoi faire devant cette folie furieuse ? Comment ne pas répondre par la haine et la violence ? La seule réaction adéquate : répondre par une autre folie. Écoutez ça. Dans son homélie de Noël 67, le pasteur Martin Luther King apostrophe les KKK : «  Venez brûler nos villages, et nous vous aimerons. Venez violez nos femmes, et nous vous aimerons. Venez tuer nos enfants, et nous vous aimerons. Jamais vous ne nous gagnerez à vous haïr, parce qu’alors, nous serions devenus comme vous ! ce serait votre victoire. C’est notre amour qui vous vaincra. » De la pure folie? Oui, qui vient tout droit de l’Évangile de ce jour. « Alors vous agirez vraiment comme des fils et filles de mon Père, qui fait lever son soleil sur les bons et les méchants. »

Un exemple excessif ? Sûrement.  Qui peut toutefois nous aider à mieux réagir dans nos moments de frustrations avec quelqu’un de notre entourage. L’aimer, ce n’est pas lui sauter au cou. Jésus nous dit : Tâche de trouver quelque chose de bon à lui vouloir ou à  lui faire, prie pour lui ou elle. Pour ne pas te laisser envahir par l’amertume, la colère et le ressentiment.  C’est d’autant plus nécessaire de nos jours à cause des incitations à la haine que nous recevons à travers les réseaux sociaux : les « propos haineux » ont beau être illégaux, ils circulent rapidement dans nos médias. Ne cédons pas à ces pressions ! Nous sommes contents que Jésus a ramené toutes les prescriptions de l’ancienne Loi à une seule : Tu aimeras ton Dieu et ton prochain. Mais alors, il a poussé l’exigence d’aimer à son comble : N’aime pas seulement la personne qui est facile à aimer, mais aussi celle qui te tombe sur les nerfs ou qui t’a blessé-e profondément. Impossible à réaliser par moi-même! Est-ce que je demande vraiment cette grâce à Jésus aujourd’hui ?

 

Bernard Ménard o.m.i.