Voici, le texte pour accompagner votre réflexion pour la messe dominicale du 17 mars 2024. Pour lire les textes se trouvant dans la messe du dimanche, cliquez ici.

Nous voudrions voir Jésus

Chaque jour, nous sommes témoins des horreurs de la guerre et de la violence quasi pandémique dans notre monde.  Que ce soit en Ukraine, à Gaza ou en Haïti et tout autant dans certaines régions d’Afrique, la souffrance, la faim, la famine, les camps de réfugiés nous dévoilent cruellement que notre monde a besoin de salut, de paix et de justice. Dans cet univers si complexe et douloureux, même les chrétiens posent la question et de manière fort légitime: « nous voudrions voir Jésus ». Où est-il ? Est-il absent, indifférent, endormi ou réfugié dans les chapelles ? Il ne faut pas répondre trop rapidement à ces questions, à ces quêtes si vitales, à ces crises.

Jésus n’est ni parti ni caché: il fut mis à mort. Mais Dieu l’a ressuscité et nous sommes les membres de son Corps. Le Christ habite, emplit l’univers tout entier et inclut les palestiniens comme les juifs, les ukrainiens comme les russes. Le Corps du Christ souffre violence, divisions et mutilations. Nous sommes membres de ce Corps criblé et dévasté. Nous voudrions voir Jésus: aurons-nous le courage de le chercher dans le monde actuel et de le reconnaître dans les membres souffrants de son Corps. Frappe à ma porte, toi la misère, la douleur du monde: c’est le Christ qui nous cherche pour le suivre là où il se donne à rencontrer dans tous les crucifiés du monde actuel.

Chaque dimanche, nous célébrons le mystère pascal et faisons mémoire de la mort et de la résurrection du Christ. La prière de Jésus devient la nôtre en quelque sorte, une prière pascale puisqu’elle nous fait vivre des passages: “Maintenant, mon âme est bouleversée. Que vais-je dire? Père, sauve-moi de cette heure ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure ! Père, glorifie ton Nom.” L’Eucharistie nous ouvre les yeux sur le Christ dont la mort et la résurrection se prolongent dans son Corps.

L’Eucharistie nous envoie: « si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive et là où je suis là aussi sera mon serviteur.»  Le Carême nous offre cette grâce qui est à la fois audace et courage : aller vers ceux et celles en qui la passion du Christ se prolonge. Si nous voulons voir Jésus, il se donne à voir et à reconnaître dans la souffrance du monde comme dans la nôtre. En consentant à ce rendez-vous, nous courrons même le risque de participer à la résurrection du monde, celle de tout le Corps du Christ.

Luc Tardif, o.m.i.