Voici, la chronique qui se retrouve dans  « La vie au Sanctuaire »,  du 3 au 9 avril écrit par le Père Paul Arsenault, O.M.I.

PÂQUES

Depuis Pâques, Jésus est tellement transformé qu’aucun disciple ne le reconnaît.   Ils s’étaient rendus à l’évidence qu’il se passait quelque chose d’insolite, mais quoi?  Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Après quoi, les disciples s’en retournèrent chez eux. 

Aussi longtemps que nous n’avons pas vécu nous-mêmes une transformation intérieure, nous ne pouvons rien saisir à propos de la résurrection du Christ. Ni le don de la paix et de la joie pascale, ni le don du Saint-Esprit pour le pardon des péchés. Ni le tombeau vide. Ni le dernier repas. Ni la pêche miraculeuse. Depuis Pâques, il nous faut  regarder au-delà de ce que voient nos yeux, au-delà des apparences souvent trompeuses, car nous ne sommes pas devant un fait scientifique mais devant un mystère de foi.

Depuis Pâques, Jésus nous donne rendez-vous en des lieux tellement inattendus, verrouillés dans nos peurs, nos doutes, notre incroyance, notre scepticisme. Depuis Pâques, Jésus nous donne rendez-vous en des circonstances tellement imprévisibles, il est au milieu de nous sous des formes tellement nouvelles. Depuis Pâques, Jésus était perçu par les disciples comme un inconnu, un esprit, un fantôme, le gardien du jardin, un étranger.

Depuis Pâques, tous le voyaient différemment. De fait, Jésus était à la fois le même et à la fois tout autre. Les disciples  reconnaissaient difficilement celui qu’ils avaient côtoyé en Galilée; celui-ci n’entrait plus par la porte, il n’avait plus besoin de prendre le bateau pour aller à Capharnaüm, ni d’une monture pour se rendre au Temple! L’Évangile souligne ce fait en disant de Jésus : il vint et il était là au milieu d’eux.

Quand, à la suite de Thomas, de Pierre, de Marie- Madeleine, de Jean, des disciples d’Emmaüs et même de Marie de Nazareth, nous sommes transformés par le Christ ressuscité, nous ne sommes plus les mêmes, nous ne voyons plus de la même manière ni la vie, ni l’avenir, ni les autres, ni nous-mêmes. Nous avons vécu une véritable métamorphose intérieure. Nous sommes entrés dans le monde de la résurrection.

Joyeuses Pâques!