Voici, un article de la chronique « EN QUÊTE DE DIEU » de la Revue Notre-Dame-du-Cap publié dans le numéro mai 2023 écrit par Bianca Mailloux.

Pas de tondeuse en mai

Il est enfin à nos portes, ce magnifique printemps rempli de promesses. Quand il arrive, nos cœurs et nos corps chargés de soleil peuvent enfin croire que la douceur est imminente. C’est la saison de l’espérance: le doux printemps, comme j’aime enseigner à mes enfants. Après s’être dépouillée, nettoyée, revivifiée, la nature repart la machine.

L’expression dit «Après la pluie, le beau temps »; eh bien, au Québec, on devrait avoir aussi quelque chose comme «Après la slush, les pissenlits et les bourdons ». Blague à part, quelle grâce de voir la nature s’activer!

ARRÊT DE TONTE VOLONTAIRE

Je participe depuis quelques années au défi «Pas de tondeuse en mai » et je suis émerveillée à chaque année de voir combien il y a de la diversité dans notre pelouse. On pense que c’est ben beau, tout vert parfait comme sur un green de golf, mais quand on laisse la chance au reste de pousser, c’est extraordinaire. Il y a de petites fleurs de toutes les couleurs et plein, mais plein d’insectes qui passent. Bon sang, où étaient-­ils donc tous avant? Ça m’évoque une réflexion sur le leadership en Église, mais j’y reviendrai. Poursuivons sur la pelouse.

Je suis surtout contente de voir la nouvelle génération politique donner du poids à cette initiative mise de l’avant par Greenpeace. Plusieurs municipalités ont participé en 2022 en laissant des espaces verts. À Drummondville, par exemple, il y avait des sections balisées indiquant «Arrêt de tonte volontaire». J’aime cette action toute simple qui, non seulement, est aidante pour nos amis pollinisateurs de tous horizons, mais qui aussi a une portée éducative importante. Pour celui ou celle qui n’avait jamais entendu parler de «pas de tondeuse en mai », les décisions municipales qui vont dans ce sens viennent donner du poids et de la crédibilité à l’initiative. Alors, bravo à vous tous qui avez osé ou qui oserez l’expérience cette année. Je vous avertis : ouvrez l’œil et préparez­-vous à l’émerveillement.

UNE ÉGLISE PLEINE DE COULEURS

Je reprends quelques instants la bulle concernant le leadership en Église. La métaphore semble boiteuse au départ, mais elle ne l’est pas tant que ça. Quand le prêtre, le diacre, l’agente de pastorale ou même une bénévole prend toute la place dans un secteur de la paroisse, c’est comme le gazon du club de golf: toujours pareil et de plus en plus plate. «Ah que vous êtes bons, fins : faites­-le, vous prenez tellement bien soin de notre Église. » Mais non! La pelouse que je veux pour notre Église, elle devrait être multiple et pleine de couleurs. Que celui ou celle qui voit dans un leader ecclésial le chef qui doit aplanir les différences me donne tout de suite rendez­-vous !