Voici, un article de la chronique «PERLES DE VIE » de la Revue Notre-Dame-du-Cap publié dans le numéro mars 2023 écrit par Céline Tessier.

 

Pour le bonheur d’autrui

Nous croyons souvent, à tort, que les jeunes se dissocient facilement des personnes âgées. C’est très loin de la réalité. J’ai le goût de vous parler ici de mon expérience de femme ayant considérablement passé le mitan de sa vie, active sur le marché du travail et par surcroît, étudiante à l’université, par intérêt et bien sûr par défi.

Nous sommes un groupe d’une quinzaine de personnes étudiant cette discipline humaine, l’éthique, et émanant de divers milieux sociaux, économiques et culturels. Différentes nationalités s’y retrouvent et se modulent très facilement aux origines et aux générations qui les entourent. Certains complètent un doctorat, d’autres débutent un baccalauréat ou terminent une maîtrise. On y trouve des étudiants d’âges variés : début vingtaine jusqu’à moi, l’aînée, qui pourrait être facilement leur grand­-maman. Du sourire d’accueil et de la gentillesse du début de la session, ils sont maintenant passés à une bienveillance à mon égard qui m’émeut et me réconforte. Leur gentillesse innée les a ensuite propulsés vers une forme d’altruisme. À partir des attentions particulières pour m’encourager à atteindre mes objectifs, ils ont fait le pas de plus vers la bienveillance, cette qualité noble de l’humain.

UNE VERTU

Un ami me disait récemment que la bienveillance revêt un caractère particulier lorsque les saisons de nos vies ont atteint plusieurs décennies. Tout en y réfléchissant, je me suis dit: « Je suis vraiment rendue à cet âge où cette vertu prend tout son sens. » Nous voulons tous le bien et le bonheur d’autrui, c’est une jolie définition du mot bienveillance, et nous croyons accomplir un minimum d’efforts pour y parvenir. Serait­-ce suffisant, acceptable ou louable? Mais est­-ce donner un sens unique à ce terme si souvent utilisé? Bien sûr que non.

La définition qu’en fait l’encyclopédie en ligne Wikipédia englobe bien toute la signification du terme, qui est en fait « la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui ». Pour l’histoire, ce terme est calqué sur le latin benevolens, «qui veut du bien».

BIENVEILLANCE OU GENTILLESSE ?

Or, la bienveillance et la gentillesse peuvent-­elles se confondre? Oui, mais la bienveillance va plus loin, car elle tend davantage vers l’altruisme, cette vertu éthique où la compassion, ce sentiment qui porte l’être humain à sentir les émotions de l’autre, est fondamentalement présente. La gentillesse peut se manifester par un sourire, un geste de bonté, mais avoir en soi une propension ou un élan à agir avec bienveillance est source de bonheur et représente une joie pour la personne qui reçoit cette grâce.

Et c’est un espoir pour le futur des générations.