Voici, le texte pour accompagner votre réflexion pour la messe dominicale du 28 juillet 2024. Pour lire les textes se trouvant dans la messe du dimanche, cliquez ici.

« Rassemblez les morceaux en surplus pour que rien ne se perde.»

Le contraste crève parfois le cœur. Nos marchés d’alimentation débordent de produits diversifiés et d’offres de repas tout préparés. La variété n’a d’égale que la surabondance. Il n’est pas étonnant qu’il soit parfois question de gaspillage alimentaire. Et le soir, quand nous écoutons le téléjournal, on parle de famine et de sous-alimentation en Palestine, en Haïti et au Soudan et ailleurs…

Nous commençons en ce dimanche la lecture du long chapitre 6 de l’Évangile de saint Jean.

Ce texte commence par la mise en scène de la multiplication des pains et des poissons alors que Jésus se soucie de ces foules qui le suivent: “Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’Ils aient à manger ?” On découvre alors un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Nous connaissons la suite de l’histoire: Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâces, il les distribua aux convives; il leur donna aussi du poisson autant qu’ils en voulaient.

Certains diront: « Quand nous partageons, s’opèrent des miracles ». On passe de la rareté aux surplus. Ce simple constat vaut non seulement à nos échelles sociales mais encore entre nations et régions du monde. La justice réclame et exige de nous tous plus de solidarité, de compassion, de partage.  Les excès, abus et gaspillages de nos milieux créent des victimes ailleurs. Nous sommes interdépendants.

Or, il y a toutes sortes de faims dans le monde et dans nos milieux. La faim de nourriture peut-être d’ordre alimentaire mais encore cela ne suffit pas. Il y a des faims affectives, relationnelles, intellectuelles, spirituelles. Dans ce chapitre de saint Jean, Jésus passe effectivement du pain et du poisson à la faim de spiritualité, à la soif d’infini, en quête d’une vie en abondance. Il se présente lui-même comme Pain de Vie. Sa Parole est une nourriture tout comme toute sa vie, tout son être, son Esprit nourrit en nous la vie éternelle.

L’été se prête bien au repos, à la détente, à la gratuité, aux déplacements. Mais encore, l’Évangile nous invite aussi à partager notre abondance avec les plus proches dont les faims ne sont peut-être pas surtout physiques mais relationnelles, spirituelles. Saurons-nous à la suite de Jésus, devenir pour les autres du bon Pain qui donne énergie, vie et joie, signes d’un Royaume à portée de cœur vers lequel nous cheminons tous.

Luc Tardif, o.m.i.