Voici la chronique du feuillet La vie au Sanctuaire de la semaine du 29 avril au 5 mai 2022.

Rencontrer le Ressuscité dans nos gestes ordinaires

Notre foi chrétienne est bien particulière. D’autres religions imposent, comme lieu unique de rencontre avec le divin, telle rivière sacrée, tel temple ou statue. Sans mépriser de tels endroits, notre foi affirme avant tout l’inattendu : Dieu est venu dans notre chair humaine, il est présent dans nos gestes quotidiens, nos relations, notre travail. C’est vrai pour Jésus de Nazareth. C’est vrai aussi pour Jésus dans son nouvel état de Ressuscité. Au matin de Pâques, il a dit aux femmes : Que mes disciples se rendent en Galilée, c’est là qu’ils me verront.  Galilée : lieu où il a vécu 30 ans dans un village, puis 3 ans dans une grande ville, carrefour des cultures païennes. Région où il a appelé des travailleurs manuels à le suivre. On le retrouve aujourd’hui avec des pêcheurs, en train de manger avec eux du poisson grillé.

Est-ce que j’ai la conviction que Dieu est présent dans des gestes ordinaires de ma vie, accomplis avec mon corps? J’en donne un exemple : la manière de recevoir la Communion. Vous vous souvenez peut-être du temps où on la recevait à genoux, à la sainte table, avec nappe et patène et parole en latin. Aujourd’hui, on la reçoit debout, dans la main, souvent servie par des laïques. Que s’est-il passé ?  Dans la foulée des perceptions du Concile Vatican II sur le réalisme de du Dieu qui est entré dans nos gestes humains, le pape Paul VI a présenté en 1969 cette manière nouvelle de recevoir le Corps du Christ, comme des baptisés dont tout l’être est habité par l’Esprit depuis l’onction de leur baptême. C’est comme ça que ça se vivait dans les cinq premiers siècles de l’Église. Ce que chaque personne doit vérifier, ce n’est pas qui distribue la communion ni où je la reçois. Mais ce sont les dispositions du cœur : respect, foi, confiance, action de grâce, amour du prochain, surtout des plus pauvres. Car c’est en cela que je « communie » aux sentiments et options de Jésus  et lui donne  l’occasion de me transformer de plus en plus.  Ne craignons pas de goûter cette liberté des fils et filles de Dieu et disciples du Ressuscité !

 

Bernard Ménard o.m.i.