Voici, la chronique du  25 nov. au  1 décembre 2022 du feuillet de La vie au Sanctuaire.
Vous pouvez trouver la totalité du feuillet de La vie au Sanctuaire
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Sommes-nous prêt.es?

En ce début de l’Avent, Jésus nous appelle à veiller pour être prêt.es lorsqu’il reviendra à la fin des temps. De telles paroles ont de quoi surprendre, parce que la fête de Noël que nous préparons semble nous entraîner dans une ambiance tellement différente. Pourtant, l’appel de Jésus est tout à fait à-propos, parce qu’il nous ouvre au sens profond du mystère de Noël, celui de Dieu qui vient à nous en Jésus. Celui-ci est venu de manière humble et cachée à Bethléem il y a deux mille ans, et il reviendra, un jour, dans toute sa gloire. Si Dieu vient à nous, il y a une joie immense à goûter dans le fait d’être en état d’éveil, et d’être prêt.es.  

Avons-nous hâte que le Seigneur revienne? Si oui, c’est bon signe. Sinon, peut-être avons-nous besoin de grandir en liberté intérieure devant le Seigneur. Dans son homélie sur le Psaume 95, saint Augustin a des paroles qui nous aident à nous préparer au retour du Christ : « Celui qui est libre de tout souci attend avec sécurité la venue de son Seigneur. Car est-ce qu’on aime le Seigneur, lorsqu’on redoute sa venue? Mes frères, est-ce que nous n’avons pas honte? Nous aimons, et nous redoutons sa venue! Aimons-nous vraiment, ou est-ce que nous n’aimons pas davantage nos péchés? Nous haïrons nos péchés eux-mêmes, et nous aimerons celui qui va venir ». 

Pour être prêt.es, nous avons besoin de vivre dans la vérité, celle que nous apporte Jésus, celle que nous avons besoin de faire aussi à l’intérieur de nous. Nous pouvons saisir cela lorsque Augustin poursuit son commentaire en ces termes : « Il viendra, que nous le voulions ou non. Ce n’est pas parce qu’il ne vient pas maintenant qu’il ne viendra pas. Il viendra, et tu ne sais pas quand. Et s’il te trouve prêt, cela n’a pas d’inconvénient pour toi que tu ne le saches pas. »

S’il nous arrivait de redouter la venue du Seigneur, c’est que nous redoutons son jugement. Mais tout change si nous vivons dans la miséricorde. Saint Augustin nous le confirme lorsqu’il ajoute : « Qu’y aura-t-il de plus juste, de plus vrai que cela : ils n’attendront pas du juge la miséricorde, ceux qui n’ont pas voulu exercer la miséricorde avant la venue du juge. Ceux qui ont voulu exercer la miséricorde seront jugés avec miséricorde. Car il dira à ceux qu’il aura mis à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde”. Et il leur attribue des actes de miséricorde : “J’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire”, et toute la suite. »

Que ce soit pour nous une joie de vivre dans l’attente du retour du Sauveur!

Rémi Lepage, o.m.i.